En juin 1970, pour les besoins de son dernier film, Le Mur de l'Atlantique, Bourvil se rendait successivement à Saint-Leu-la-Forêt, dans la vallée de Chauvry, à Saint-Martin-du-Tertre et au château de Vigny.
Le 25 juin, toute l'équipe se retrouvait au lac Bleu, en plein cœur de la forêt de Carnelle. Après avoir tourné plusieurs jours des scènes de poursuites au milieu des arbres, il s'agissait cette fois de réaliser celle où Bourvil et Peter Mac Enery atterrissent dans un étang, au volant d'un side-car. Pour ces différents plans, Bourvil devait rester plus d'une heure dans l'eau, dans des conditions difficiles. Même s'il cachait à tous le cancer qui le rongeait, tout le monde savait que sa santé était précaire.
Son syndrome de Kahler s'est déclaré trois ans plus tôt, sur le tournage des Cracks, en partie tourné à Magny-en-Vexin. Un jour, lors d'une scène de poursuite, le triporteur de Robert Hirsch et le vélo de Bourvil se sont accrochés. Incident apparemment bénin même si tout le monde se retrouve dans le fossé. Bourvil s'est fait mal, un énorme hématome s'est formé à la base du dos et, malgré les massages et les soins, il ne disparaîtra plus. Son mal de dos va empirer lors du tournage de la scène du souterrain du Cerveau, mis en scène par Gérard Oury.
En juillet 1970, Bourvil achève le tournage du Mur de l'Atlantique en studio, à Paris. Le 23 septembre, il meurt en surprenant tout son monde. Une dernière facétie de l'humoriste, bien tragique celle-là !
Quelques jours plus tard, le cinéma "Le Bourvil" est inauguré à Cergy, en même temps que la nouvelle Préfecture du Val-d'Oise. En concertation avec le Préfet, il a été décidé dans l'urgence de donner son nom au complexe de deux salles qui vient d'émerger. Un juste hommage pour un homme juste !