Aidé par deux inconnus, Laurent (Lino Ventura) et Mick (Jean-Claude Rolland), récemment installés dans les Vosges, Hector Valentin (Bourvil), qui a hérité de la scierie de son père, tente de redonner vie à l'entreprise. Laurent lui conseille de faire appel à des détenus en libération conditionnelle pour pallier son manque de personnel...
Anecdotes de tournage
Sorte de western à la française, Les Grandes gueules conserve aujourd'hui tout son attrait, malgré ses multiples diffusions à la télévision. À l'origine, c'est une nouvelle écrite par José Giovanni. Sur les conseils de Lino Ventura, l'auteur la transforme en scénario mais comme personne ne veut le tourner, il le reprend pour en faire un roman, "Le Haut-fer", publié en 1962.
Finalement, le film se concrétise avec Robert Enrico à la réalisation. Il le tourne sur les lieux mêmes où Giovanni a situé l'action de son livre : dans la clairière de Cellet, près de Gérardmer. Le casting réunit deux grands monstres sacrés, Lino Ventura et Bourvil - qui interprète là un de ses premiers rôles dramatiques - ainsi qu'une pléiade de seconds rôles tels que le cinéma français pouvait nous en offrir à cette époque : Michel Constantin, Jess Hahn, Marie Dubois, Roger Jacquet, etc.
Le samedi 3 avril 1965, toute l'équipe se retrouve au 53, boulevard du Lac, à Enghien. Michel Ardan, le producteur, y fait des essais d'acteurs, avant de tourner pendant deux jours des scènes d'intérieur du film.
Né le 20 septembre 1920, à Constantinople, et mort le 9 mai 1979, à Paris, Michel Ardan a été tour à tour comédien, scénariste et producteur. Inspecteur dans L'Ennemi public n°1 (1953), il interprète un truand dans Classe tous risques (1960). Mais c'est en tant que producteur qu'il obtient ses plus grands succès : Une ravissante idiote (1964), Les Bidasses en folie (1971), Les Assassins de l'ordre (1971), Les Caïds (1972), La Grande Java (1974).
Il s'installe à Enghien dans les années soixante et, à cause de sa maison située sur les bords du lac, nomme sa société : "Productions Belles Rives". Sur ses conseils, l'un des Charlots, Jean-Guy Fechner, acquiert en 1974 une maison en face de chez lui. Particulièrement bien implanté dans la ville thermale, il organise des avants-premières de ses films dans les deux cinémas de l'époque, le Français et le Hollywood. Les Caïds, où il fait venir Serge Reggiani et Tino Rossi, Les Bidasses en folie, où viennent les Charlots, Claude Chabrol, Jacques Dufilho et Mylène Demongeot, et La Grande Java, feront l'objet de projections exceptionnelles dans les salles de la ville.