Moustaches fines, regard noir, Pierre-François Lacenaire (Daniel Auteuil) manie l'humour avec autant de brio que le crime. Écœuré par l'ordre bourgeois de la France des années 1830, il a découvert le but de son existence : multiplier les assassinats pour finir sous la guillotine.
Anecdotes de tournage
En février 1957, L'Affaire Lacenaire et le procès reconstitué par Pierre Dumayet pour l'émission En votre âme et conscience avaient passionné les téléspectateurs. En mars 1990, le paisible village de Nointel, transporté sous le règne de Louis- Philippe, voit sa quiétude troublée par Francis Girod et son équipe qui viennent y tourner deux scènes clefs.
La première a lieu près de l'église Saint-Vaast, au milieu d'une petite rue encombrée de marchands de légumes et de poules. Tout l'après-midi, Jean Poiret impressionne les spectateurs par sa patience et son professionnalisme. Dans le rôle du Préfet Allard, il supervise l'arrestation de la fille adoptive de Lacenaire (Maïwenn Le Besco) et s'égosille à chaque prise : « Rattrapez-la, rattrapez-la ! »
La seconde scène, la plus importante du film, correspond à l'exécution de Lacenaire, le 9 janvier 1836, près de l'octroi de la porte d'Arcueil à Paris.
Une semaine avant le tournage, les décorateurs ont investi le château afin d'élever une sinistre guillotine rouge sang sur les pavés du chemin central. Pendant les répétitions, Daniel Auteuil tremble à chaque fois que tombe le couperet. On projette un brouillard artificiel pour tamiser le soleil printanier tandis qu'une foule de figurants costumés en bourgeois, gens du peuple, gendarmes à pied ou à cheval, militaires et policiers assistent, impressionnés, à cette étrange torture. Beaucoup de ces figurants sont des Nointellois et aucun n'a oublié ce moment où la lame de la guillotine, mal engagée dans sa rainure, s'arrête à mi-chemin dans sa chute. Pendant que le bourreau remédie à l'erreur de fonctionnement, Lacenaire-Auteuil tourne la tête pour regarder en face le couperet qui va lui trancher la tête. Glaçant !