Savinien de Kerfadec (Philippe Noiret) a élevé trois enfants, une fille recueillie au berceau et deux garçons tombés amoureux d'elle. En 1789, il sépare d'autorité Céline (Sophie Marceau) d'Aurèle (Stéphane Freiss), qu'il envoie aux Amériques auprès de Benjamin Franklin. Tarquin (Lambert Wilson), adopté à l'âge de 10 ans, renonce au séminaire et rejoint Mirabeau à Paris. En 1793, quand les jeunes gens se retrouvent, Tarquin est commissaire de la République, Aurèle chef des Chouans…
Anecdotes de tournage
Chouans marque les grandes retrouvailles entre le cinéaste Philippe de Broca et le scénariste Daniel Boulanger, vingt ans après Les Caprices de Marie. Ils renouent ainsi avec leur goût du roman feuilleton historique et populaire. Il en résulte un film superbe, comportant des moments de lyrisme rares, enrichis par les thèmes récurrents du réalisateur : l'opposition entre le rêve et la réalité, l'imaginaire et le prosaïsme. Les espoirs d'une société nouvelle explosent littéralement devant la violence exercée par les leaders de la Révolution.
L'interprétation est éclairée par la beauté de Sophie Marceau et portée par une photographie splendide signée Bernard Zitzermann et une musique composée par Georges Delerue.
Lorsque Philippe de Broca achève Chouans, le film dure initialement quatre heures. Pour les besoins de l'exploitation, la production lui demande de multiples coupes. Ramené à deux heures et vingt minutes, le récit du film en devient chaotique. Au grand désespoir du metteur en scène, qui compte sur ce long métrage pour se remettre de ses échecs cuisants précédents :Psy, L'Afri¬cain, et surtout Louisiane.
Le tournage s'est pour l'essentiel déroulé en Bretagne, dans le Morbihan et le Finistère. Mais, quand la marquise Olympe de Saint-Gildas (Charlotte de Turckheim), maîtresse d'Aurèle, rend visite à l'abbesse Adélaïde de Kerfadec (Jacqueline Doyen), la scène est tournée à Royaumont : filmée en nuit américaine, une dizaine de cavalières et de cavaliers font leur entrée dans le cloître à cheval.
Des Perles de la couronne (Sacha Guitry, 1937) à Aurore (Nils Tavernier, 2006), en passant par Mon oncle Benjamin (Édouard Molinaro, 1969), l'abbaye de Royaumont est une étoile dont l'éclat ne faiblit pas : ses jardins, son cloître, sa bibliothèque ou son réfectoire ont servi d'écrin à une cinquantaine de films.