C'est sur l'aérodrome de Moisselles que Jean Dréville pose sa caméra en juin 1952 pour y tourner
Horizons sans fin. Si tout le tournage a lieu ici, à part quelques extérieurs à Paris, c'est que le film traite de la célèbre aviatrice Hélène Boucher qui fut détentrice du record mondial de vitesse, 450 km/h.
Jean Dréville se trouvait arrêté par la difficulté de recréer l'ambiance du terrain de Guyancourt, entre les années 1930 et 1934. Le président Vernhes et les membres du bureau du club de Moisselles invitèrent le cinéaste à venir sur leur aérodrome et lui apportèrent leur concours sans réserve et entièrement désintéressé :
« Vous êtes chez vous, lui dirent-ils. Faites renaître « notre » Hélène sur notre terrain, nous vous donnerons toute l'aide qui vous sera nécessaire. »
L'utilisation des décors naturels de Moisselles a permis de faire un film qui n'a pas coûté cher et qui a très bien marché. Il fit partie de la sélection française du Festival de Cannes 1953 en compagnie de deux concurrents prestigieux :
Le Salaire de la peur de Henri-Georges Clouzot et
Les Vacances de Monsieur Hulot de Jacques Tati.
Un journaliste interroge le directeur de la salle qui a vu tous les films :
« Et Horizons sans fin ?
- Oh... c'est un film curé, quoi ! »
Et Dréville de raconter, quelques années plus tard :
« Remarquez qu'il avait du flair puisque j'ai eu peu après le Prix de l'Office Catholique du cinéma !... »
Le cinéaste de Vallangoujard écrivait dans le Bulletin d'information du Festival du Film de Cannes, le 20 avril 1953, quelques heures avant la séance :
« (...) Nous espérons qu'il se trouvera des audacieux pour désirer voir cette oeuvre absolument exceptionnelle, ne comportant ni viol, ni mots orduriés, ni boîtes de nuit rutilantes, ni strip-tease bouleversant...
Une sorte de film d'avant-garde, quoi ! Mériterons-nous la gratitude du spectateur égaré dans notre ciel ?... Et par la même occasion, y gagnerons nous notre paradis cinématographique ? »