Extrait d'une lettre de Pissarro à Claude Monet, datée du 18 septembre 1882, lui proposant de venir à Pontoise, avant qu'il ne choisisse finalement Giverny :
« Pontoise, à tous les points de vue me convient (…) Il y a sur la côte du Jallais, à deux pas des champs, des maisons avec jardin ; c'est bâti à la légère, comme celles d'Asnières ou Bois-Colombes, en un mot, les villas des environs de Paris (…) Le pays est très sain, à mi côte surtout et sur les côtes ; dans le bas le long de l'Oise il y règne des brouillards ; les maisons sont bâties sur des marais desséchés. Il fait froid sur les côtes, l'air très vif, je pense que ce n'est pas un inconvénient. Le pays est très beau. »
Dans le film, ce texte est lu par le comédien Jean-Yves Duparc tandis que défile derrière lui, les remparts de Pontoise.
Pour obtenir un travelling bien stable pendant cette lecture, le réalisateur, son ingénieur du son et l'acteur se sont installés sur la péniche de M. Fernez, marinier à Conflans-Sainte-Honorine, depuis l'écluse de Pontoise à celle de l'Isle Adam. Ce parcours fluvial illustre plusieurs lectures et prises de vues et nous emmène notamment le long des berges d'Auvers-sur-Oise.
Sylvain Palfroy a choisi Jean-Yves Duparc pour « interpréter » Pissarro après l'avoir vu dans une pièce au Théâtre 95 pour lequel il réalisait des captations vidéo. David Ayala, metteur en scène de cette pièce prête sa voix à l'Ami Pissarro, tandis que Joël Dragutin, dramaturge et ancien directeur du théâtre 95 prête la sienne à Cézanne.