Laurent Tuel avoue avoir trouvé son plaisir de scénariste dans la mise en scène d'une communauté inconnue pour lui, un monde clos, quasi autarcique, qui se replie sur lui-même pour mieux se protéger, un monde moins familier et plus secret que la communauté chinoise ou italienne.
« Dans mon esprit, il n'a jamais été question de pointer du doigt les Arméniens de France. Les personnages du film ne sont en rien représentatifs d'un ensemble, et le film ne se veut pas une étude réaliste, insiste t-il en précisant qu'il s'agit surtout pour lui d'un outil narratif illustrant le choix d'un seul homme face à " l'écrasante majorité de ses compatriotes qui ont pris le chemin de l'intégration. Mouton noir au sein d'un groupe, le personnage joué par Jean Reno est un homme violent qui se sert du passé tragique de son peuple pour dominer et écraser. »
Si l'histoire est censée se dérouler dans le sud de la France, le tournage s'est pourtant déroulé en grande partie dans la région parisienne, notamment dans l'église arménienne d'Arnouville. Ce n'est pas une surprise puisqu'il y a une communauté arménienne très importante dans cette commune du Val d'Oise. L'équipe y a réalisé les scènes de la messe, dans son jus, et sans avoir besoin de modifier les décors. Elle y a tourné pendant une semaine, entre le 23 et le 27 juin 2008.
L'édifice religieux est un habitué du 7e art puisque Henri Verneuil - Arménien lui aussi - avait choisi cet endroit pour y mettre en scène ses deux films :
Mayrig et
588 rue Paradis.