Montauban, 1944, Julien Dandieu (Philippe Noiret) demande à son ami François (Jean Bouise) d'emmener sa femme Clara (Romy Schneider) et sa fille loin de la guerre, à la campagne, dans un château que possède sa famille. Mais lorsque Julien part les rejoindre une semaine plus tard, il comprend vite que les allemands ont massacré le village...
Anecdotes de tournage
L'idée du Vieux fusil est venue au scénariste Pascal Jardin, quand un ami lui raconta qu'il avait vu étant enfant, pendant la guerre, un jeune Allemand ivre dormir à côté du corps d'une femme qu'il avait violée puis tuée. Ce fait de guerre sordide, ainsi que le massacre d'Oradour-sur-Glane (le 10 juin 1944, 642 civils ont été exécutés par les Waffens SS), ont servi de point de départ à l'écriture de cette fiction remarquablement filmée par Robert Enrico et interprétée par Philippe Noiret et Romy Schneider.
Personne n'a oublié la scène où les Allemands poursuivent la comédienne, la violent puis l'achèvent au lance-flammes. Une scène d'horreur si bien incarnée par l'actrice que le cinéaste préféra enlever le son tant ses cris étaient déchirants. La volonté d'Enrico étant que l'assassinat de Clara et de sa fille marque les esprits de façon indélébile et oppose la violence et le fanatisme des S.S. à la province française - dans une région douce aux paysages harmonieux et où les habitants prennent le temps de vivre - afin de faire naître un contraste très fort.
Le tournage a débuté à la fin de l'hiver 1974 et a duré jusqu'au printemps 1975, à Montauban et dans les environs, en région parisienne et à Biarritz. L'essentiel des plans a été réalisé dans les villages de Penne et Bonaguil (Tarn-et-Garonne) et surtout à Bruniquel, lieu où se situe la forteresse que Noiret connaît jusque dans ses moindres détails. Néanmoins, toute l'équipe s'est arrêtée quelques jours à Pontoise pour y reconstituer dans l'une des classes l'intérieur d'une chambre de l'hôpital de Montauban. On y voit une quinzaine de blessés, allongés dans leur lit, être soignés par le chirurgien Dandieu. Est-ce les murs défraîchis, peints en jaune, ou le vieux plancher de bois de la salle de classe qui ont attiré les repéreurs ? Nul ne le sait…
Lors de la cérémonie des Césars de 1976, Le Vieux Fusil a été honoré de trois statuettes : César du meilleur film, César du meilleur acteur (pour Philippe Noiret) et César de la meilleure musique (pour François de Roubaix). Dix ans plus tard, l'œuvre de Robert Enrico a reçu le César des César.