« C'est par toi que je veux être trahi ! » dit Jean Cocteau à Georges Franju, en offrant son livre "Thomas l'imposteur" pour une adaptation cinématographique.
Le cinéaste cherchait de vieilles ruines afin de représenter fidèlement les destructions de la guerre 14-18.
C'est ainsi que toute l'équipe s'est retrouvée en 1964 dans le quartier démoli du centre ville de Sannois, destiné à la reconstruction. Ces immeubles en ruine retracent parfaitement les décors voulus par Franju, étranges et poétiques, traversés par un cheval en feu, comme pour évoquer le théâtre historique des horreurs de la guerre.
« Le travail de préparation de ce cheval en feu fut très long et difficile, se souvenait Patrice Molinard. On lui avait posé une gouttière en zinc, de la crinière jusqu'au cul. Il devait suivre un trajet prévu à l'avance et, bien sûr, il fallut de nombreuses prises avant de réussir la bonne. »
Cette scène, l'une des plus impressionnantes du film, a été immortalisée par une association sannoisienne de journalistes locaux grâce à un court métrage filmé à cette occasion. C'est un document unique représentant Georges Franju lors d'un tournage de film, qui donne une image révolue de ce quartier de Sannois.