Le premier long métrage de Xavier Legrand,
Jusqu'à la garde, abordait le sujet des violences conjugales. En prolongement de ses précédents films, Le Successeur creuse le sillon du patriarcat. Le metteur en scène explique :
"L'expression « violences faites aux femmes » est beaucoup utilisée aujourd'hui, je l'ai d'ailleurs moi-même régulièrement employée lors de la promotion de Jusqu'à la garde, mais elle contourne sournoisement l'élément principal du fléau. En effet, dans « violences faites aux femmes », il apparaît comme le nez au milieu de la figure qu'il manque le protagoniste d'où émane le problème : l'homme."
"Dans Le Successeur, c'est donc de « la violence des hommes » dont il est question avant tout. Comment l'homme est-il aussi le bourreau de l'homme ? Aujourd'hui, on détecte aisément que le patriarcat est un régime qui soumet les femmes, les enfants, mais ce qui nous est moins évident, moins avouable, par son aspect transmissible et transgénérationnel, c'est qu'il écrase également les hommes, les frères, les fils. La sacralisation du lien de sang rend celui-ci indéfectible, non résiliable aux yeux de notre société. Les axiomes « de père en fils », « tel père tel fils » « au nom du père et du fils... » restent gravés dans nos mentalités."<:exergue>