Une des raisons pour lesquelles Laurence Ferreira Barbosa a eu envie de mettre en scène
Tous les rêves du monde vient d'une constatation très simple : la communauté portugaise en France n'a pour ainsi dire pas d'"image" et très peu de "fiction". La réalisatrice raconte :
"Outre le fait que cette communauté me touche, une de ses caractéristiques frappantes et qui explique aussi pourquoi j'ai voulu la connaître et la mettre en valeur, c'est justement sa fermeture à la société française. On peut dire sans exagérer que les Portugais ont réussi à être intégrés en France, (et ils le sont parfaitement, il n'y a pas de conflit entre la culture portugaise et la culture française) sans s'intégrer. Les émigrés viennent majoritairement d'un monde rural, le nord du Portugal. Ils sont pour la plupart très attachés à leurs traditions et donc conservateurs. Entretenir leur culture constitue aussi pour eux une manière de faire rempart à une société française dont l'évolution peut leur faire peur : structure familiale bouleversée, perte de repères et de sens. Ils cultivent cette façon d'être à l'aise dans la société française tout en préférant un « entre soi » intime et secret."