Après avoir adapté au cinéma un autre grand feuilleton de la télévision française,
Belphégor, Jean-Paul Salomé reprend à son compte, en 2004, le célèbre
Arsène Lupin, héros créé par Maurice Leblanc. Dans les versions du petit écran, c'est Jean-Claude Brialy, puis Georges Descrières, qui prêtaient leurs traits au célèbre gentleman cambrioleur. Au cinéma, c'est Romain Duris qui s'y est collé dans une adaptation ciné-matographique musclée.
Arsène Lupin est un voleur insouciant qui détrousse l'aristocratie parisienne grâce à son charme redoutable. Sa rencontre avec une ensorcelante aventurière, la comtesse de Cagliostro, va transformer le pickpocket débutant en voleur de haut vol. Lancé sur la piste du trésor perdu des rois de France, que convoite une obscure confrérie royaliste, le jeune virtuose multiplie les coups d'éclat : attaque d'un train lancé à pleine allure, course-poursuite dans les catacombes parisiennes, vol spectaculaire à la cathédrale de Rouen... Mais sa quête va être perturbée par sa passion aveugle pour la vénéneuse comtesse...
Sur les vingt épisodes que compte la série littéraire créée par Maurice Leblanc, Jean-Paul Salomé s'est intéressé au premier d'entre eux,
La Comtesse Cagliostro. Pour incarner le rôle d'Arsène Lupin, il a fait appel à Romain Duris qui a suivi pour cela trois mois d'entraînement intense :
« J'ai pris des cours d'équitation, de valse et de boxe. J'ai même vu un professeur de danse classique pour le maintien. Savoir se tenir droit sans avoir l'air rigide ! »
Pour rendre le film plus authentique, cinq cents costumes ont été conçus, dont vingt uniquement pour Romain Duris et dix-huit pour Kristin Scott Thomas, qui interprète la comtesse de Cagliostro.
« Les costumes créent une seconde peau qui permet au comédien de se livrer à nu, racontait le réalisateur. (...) Ils épousent le caractère de chaque personnage en traduisant pour chaque scène sa psychologie. »
L'une des scènes du film voit Arsène Lupin se rendre à l'abbaye de Jumièges, près de Rouen, pour espionner les membres de la confrérie royaliste. L'abbaye de Jumièges, aujourd'hui en ruine, est dans le film remplacée par l'abbaye Notre-Dame-du-Val, située à Mériel. Si l'image semble réaliste, elle a pourtant été truquée, comme quatre cents autres plans du film. Dans la plupart des cas, ces effets spéciaux restent invisibles, seule une lumière retravaillée par ordinateur est accentuée, afin de rendre l'atmosphère plus fantastique. Néanmoins, pour l'une des scènes clef du film qui se déroule à l'Opéra, filmée un jour férié, tous les éléments modernes qui parasitaient l'image ont été effacés en post-production, afin que le résultat soit réaliste à l'écran.
Outre le tournage à Mériel, à l'abbaye Notre-Dame du Val et sur les bords de l'Oise, la production a aussi organisé un grand casting dans la salle des fêtes de Mours pour embaucher plus d'une centaine de figurants de la région.