Pour adapter ce précis de la décomposition des sentiments amoureux, Benoît Jacquot demande à son chef opérateur de travailler la lumière de manière à restituer l'économie de couleurs caractéristique de la peinture d'Ingres. Il change aussi de méthode de travail. Au lieu de préparer minutieusement le tournage, comme il le fait d'habitude, il privilégie ici une certaine improvisation :
« Plan par plan, je savais très bien ce que je voulais faire, mais je n'avais aucune idée précise de l'ensemble. Je me laissais souvent faire par ce qui se déroulait dans la journée, sur le plateau, je restais ouvert à ce qui pouvait arriver. J'avais le sentiment qu'avec ce livre-là, plutôt que d'essayer de contraindre l'arbre, il fallait commencer par regarder comment il poussait naturellement, avant de le tailler. »
Plusieurs séquences sont tournées au château de Vigny mais les plans les plus beaux le sont à l'église Notre-Dame d'Épiais-Rhus, quand Ellénore s'abîme dans une prière silencieuse, puis lors de ses funérailles. Pour ces derniers plans, les décorateurs pulvérisent de la neige artificielle sur l'édifice et ses abords.