Né le 24 décembre 1943 à Juvisy-sur-Orge (Essonne), Claude Brosset se destine très tôt au métier de comédien. Diplômé du Centre dramatique de la rue Blanche et du Conservatoire national d'art dramatique, où il fut l'élève de Fernand Ledoux, il obtient le 1
er prix de comédie classique, le 1
er prix de comédie moderne et le 2
e prix de tragédie.
À 20 ans, il interprète son premier rôle dans le feuilleton
Les Joyeuses commères de Windsor, de Lazare Igresis. Il va jouer ensuite dans plus d'une centaine de films pour le cinéma et la télévision, notamment dans les policiers de Jean-Paul Belmondo, dont il était l'ami :
Le Corps de mon ennemi (Henri Verneuil, 1976),
L'Alpagueur (Philippe Labro, 1976), tourné en grande partie à Beaumont-sur-Oise,
Flic ou voyou (Georges Lautner, 1979),
Le Marginal (Jacques Demy, 1983).
Claude Brosset est l'un des rares comédiens à avoir su mener de front une carrière ambitieuse au cinéma comme à la télé. Sur le petit écran, il participe à l'aventure des premières grandes sagas comme
Les Rois maudits (Claude Barma, 1972),
Graîne d'ortie (Yves Allégret, 1973),
Sans famille (Jacques Ertaud, 1983),
La Rivière espérance (Dosée Dayan, 1993). Surtout, avec son ami Sylvain Joubert, ancien Pontoisien qui nous a quittés avant lui, en 2000, ils triomphent dans
Ardéchois coeur fidèle (Jean-Pierre Gallo, 1974) et
Félicien Grevêche (Michel Wyn, 1986). Amis dans la vie, ils se vouent dans
Ardéchois coeur fidèle une haine réciproque intense.
S'il excelle dans les rôles dramatiques, le Valdoisien s'essaie néanmoins aux comédies avec beaucoup de plaisir. Inoubliable dans
La Carapate (Gérard Oury, 1978),
Les Ripoux (Claude Zidi, 1984), il joue à contre-emploi, aux côtés de Jean Yanne, dans
Je te tiens, tu me tiens par la barbichette (Jean Yanne, 1979),
Cayenne palace (Alain Maline, 1987)) et
Le Radeau de la méduse (lradj Azimi, 1994).
Souhaitant s'échapper du tumulte de la vie parisienne, tout en restant proche de la capitale, Claude s'était installé à Ermont, dans le quartier des Callais, une zone pavillonnaire. Visage incontournable du cinéma français, il avait ce que l'on appelle dans le métier : une "tronche".
« Je fais partie du paysage des gens », disait-il.
Et, c'est vrai qu'on ne pouvait manquer ses apparitions. Il mesurait 1,83 m et pesait 115 kilos. Claude Brosset a su séduire la nouvelle vague de cinéastes, en tournant notamment avec Didier Bourdon et Bernard Campan - les anciens Inconnus — dans
Les Rois mages (2003), ou avec Jean Dujardin, dans le désormais culte
OSS 117 : Le Caire nid d'espions (Michel Hazanavicius, 2006). Son dernier personnage, c'était un rôle de ministre, dans la suite de
Gomes V5 Tavares (Gildes Paquet-Brenner et Cyril Sellas), sortie dans les salles le 13 juin 2007. Cet Orson Welles à la française était aussi un grand acteur de théâtre. Il avait notamment joué "Falstaff" au festival d'Angers.
Claude Brosset nous a quittés dans la soirée du lundi 25 juin 2007, à Pontoise, où il était hospitalisé.