Malik Chibane a vécu à Sarcelles jusqu'en 1989. C'est au cinéma des Flanades qu'il est allé voir un film pour la première fois, lorsqu'il habitait encore à Goussainville. C'était
La Fièvre du samedi soir. Réalisateur remarqué après ses deux premiers films
Hexagone, tourné à Goussainville, et
Douce France, tourné à Saint-Denis, il aime prendre la banlieue comme cadre et choisit sa ville d'adoption pour y réaliser son troisième long métrage :
Nés quelque part. Plutôt que "banlieue", il préfère utiliser le terme de "ville populaire" :
« Banlieue, c'est un mot que je n'aime pas. Il a trop de connotations négatives. (...) Quand on filme des tours, on est rattrapé par la noirceur, on a du mal à faire de la fiction. Il est encore plus nécessaire de faire un film ici, pour montrer les bons côtés. Malgré les problèmes, il y a une joie de vivre, des gens vivants. (...) On a un capital extraordinairement péjoratif dans ces villes. Il y a un gros travail de communication à faire et le cinéma peut jouer un petit rôle. »
L'histoire de
Nés quelque part : un TGV en route pour Bruxelles tombe en panne à la gare RER de Garges-Sarcelles. Les voyageurs, costume-cravate et attaché-case, se retrouvent projetés dans un monde qui leur est totalement inconnu.
« Au fur et à mesure que j'écrivais l'histoire, tous les jours, je vivais dans Sarcelles, j'emmenais ma fille à la crèche près de la gare... Et je me suis rendu compte que je ne me voyais pas tourner ailleurs que dans cette ville. Je n'ai pas choisi Sarcelles pour ce que ça représente, mais parce qu'il y avait de beaux axes, de belles rues, de belles avenues. (...) Je sais que je tournerai d'autres films à Sarcelles. Mais c'est vrai que dans Nés quelque part, on voit la gare, "la Cathédrale à la Résistance", la place Charcot, la rue Desnos derrière les Flanades, ainsi qu'une baie vitrée sur dix étages que j'avais repérée depuis longtemps. Je voulais faire participer le spectateur qui n'est pas sarcellois à la spécificité de l'urbanisme de la ville. »
En 2012, Malik Chibane choisit naturellement le Val-d'Oise pour y tourner
Pauvre Richard, millième film en partie tourné dans le département. L'histoire d'un jeune-homme qui choisit mal son jour pour acheter un nouveau téléviseur et un canapé. Tout le quartier pense alors, à tort, qu'il est le gagnant anonyme qui vient de remporter le jackpot à la loterie.