Azad Zakarian est né en Arménie, le 11 mai 1915, l'année du premier génocide du XXe siècle. Son père Hagop (Omar Sharif), sa mère Araxi (Claudia Cardinale) et ses deux tantes Anna (Isabelle Sadoyan) et Gayane (Nathalie Roussel) débarquent à Marseille un matin de 1921. Azad a 6 ans. Après l'exil, ils vont devoir faire face aux difficultés de l'intégration. Azad se souvient...
Anecdotes de tournage
Maman se dit Mayrig en arménien. Henri Verneuil, alias Achod Malakian, est né en 1920 à Rodosto (aujourd'hui Tekirdağ en Turquie). Il a quatre ans quand il arrive en France avec sa famille, rescapée du génocide perpétré par le gouvernement jeune-turc de l'Empire ottoman en 1915-1916. Dans ce diptyque, adapté d'un roman qu'il a écrit en 1985, il rend hommage à ses parents, interprétés par Omar Sharif et Claudia Cardinale. Chassés d'Anatolie, près de 70 000 Arméniens ont débarqué à Marseille et, dans l'entre-deux-guerres, Arnouville est vite devenu le premier foyer de la communauté en France. L'église Saint-Grégoire l'Illuminateur, consacrée en mai 1929 par l'évêque Grégoire Bahaban, le couvent des sœurs arméniennes de l'Immaculée Conception, inauguré deux ans plus tard pour héberger les orphelines, et l'église apostolique Sainte-Croix de Varak, apparaissent dans les deux films. Henri Verneuil souhaite une musique de Georges Garvarentz (1932-1993), qui décline la proposition en raison de son état de santé. Installé depuis 1947 à Arnouville, il est le beau-frère de Charles Aznavour (1924-2018) et compose souvent la musique de ses chansons : Retiens la nuit pour Johnny Halliday en 1962, La plus belle pour aller danser pour Sylvie Vartan en 1964, Une vie d'amour pour Mireille Mathieu en 1980… Depuis Les Lions sont lâchés (Henri Verneuil, 1961), Georges Garvarentz a composé la musique d'une soixantaine de films. Quelque temps après le tournage de Mayrig, la mairie d'Arnouville l'honore de son vivant en baptisant à son nom l'une des salles de L'Espace Charles Aznavour. Sa dernière création pour Pétain (Jean Marbeuf, 1993) est à l'affiche deux mois après sa mort en mars à Aubagne, en Provence.
Henri Verneuil est venu à plusieurs reprises, en 1991, tourner des scènes de son film Mayrig, qui signifie « maman » en Arménien, devant l'église Sainte-Croix de Varaq. Mayrig est un récit biographique du réalisateur, de son vrai nom Achod Malakian, de son arrivée à Marseille à sa réussite dans le cinéma.
Le tournage de scènes à cette église d'Arnouville-lès-Gonesse n'est pas un hasard puisqu'elle est le centre de la communauté arménienne valdoisienne (Croix Bleue des Arméniens de France). Son architecture si caractéristique a été bien utile pour le film et bon nombre des fidèles ont vu le film quatre ou cinq fois.