Dès 1965, à partir d'un négatif conservé dans les collections de la Cinémathèque française, Langlois et Marie Epstein réalisaient un matériel de conservation, qui servit en 2004 au dernier tirage 35 mm, puis à la numérisation en 2014, à l'occasion de l'édition DVD réalisée avec Potemkine.
« La Glace à trois faces montre un réalisateur en pleine possession de son art, ayant su donner à son film le cadre formel exactement adapté au sujet. Usant en virtuose de son vocabulaire cinématographique favori (le gros plan et la surimpression en particulier), il construit son récit selon un montage sophistiqué, dans lequel le champ/contrechamp ne tient quasiment aucune place. Au contraire, Epstein multiplie, d'une même scène, les points de vue, les alterne, les juxtapose. Il varie à l'infini les valeurs de plan, le rythme du montage, traduisant ainsi les caprices de la mémoire. Chacune des faces du miroir est ainsi déformante mais offre un type de déformation différent. »
Joël Daire
Le film est un véritable hymne au caractère bucolique de L'Isle-Adam, sa plage, les bords de l'Oise, la forêt. Les coeurs des trois femmes chavirent dans un décor champêtre, mais aussi bourgeois, tandis que le héros préfère arpenter les routes environnantes à bord de sa voiture de sport. La bourgeoisie adamoise parait ici bien oisive...