Le film fonctionne par tableaux mais aussi par univers, et le personnage de Fabien (Thomas Scimeca), dans son mouvement, passe d'un univers à l'autre par des frontières souvent bien marquées. Et chaque univers est aussi plastiquement très différent du précédent, puisqu'il contiennent chacun ses propres artifices. Des artifices qui renvoient à la fois à un monde factice et à un monde enchanté. Maxime Matray et Alexia Walther confient :
« Il y a dans l'artificialité des décors une volonté d'accompagner les états d'ivresse, de fatigue de Fabien qui produisent des hallucinations, et une perception toujours un peu brouillée, entre l'éveil et le sommeil. L'idée était aussi de trouver des décors qui ne permettent pas non plus au spectateur de savoir, tout comme le personnage de Fabien, ni où il est, ni où il va. Nous voulions par exemple une forêt la moins reconnaissable possible, qui se transforme au fur et à mesure que Fabien y progresse. On a donc choisi de filmer dans des endroits qui pouvaient paraître incertains et qui pouvaient notamment évoquer la jungle sans l'être totalement non plus. De la même façon, pour la première maison, nous cherchions une architecture qui ait l'air presque californienne, qui évoque un peu le début de The Swimmer, où Burt Lancaster, dont on ne sait rien, arrive de nulle part en maillot de bain, et décide de rentrer chez lui en traversant, les unes après les autres, les piscines des propriétés de ses voisins. L'idée générale du film était de partir d'une nature très simple qui se transforme pour céder la place à des images qui vont paraître de plus en plus artificielles.»
La production a choisi deux décors importants à La Frette-sur-Seine : une maison particulière de la rue du 11 Novembre et le petit tunnel de la rue Gambetta qui passe sous la voie ferrée.