« Je cherchais à placer l'histoire dans un lieu où le monde se referme sur lui-même, et qui, de ce fait, en appelle à un archaïsme des comportements, raconte Géraldine Bajard. Ces lieux-là existent et s'appuient sur des modèles plus ou moins sécuritaires où on est dans une logique de répétition. Ce sont des lieux non seulement forclos, mais qui rétrécissent le champ de vision. Et là se situe pour moi une question fondamentale : qu'est-ce que tout cela donne au niveau humain ? Et entre les êtres humains ? »
La Lisière relève d'un genre rarement traité dans le cinéma français, celui du film d'horreur. Le titre désigne à la fois la limite physique entre la ville et la campagne, la transition entre l'adolescence et l'âge adulte, le moment où un jeu passe les bornes. Sans la situer géographiquement, la réalisatrice place cette frontière entre Nerville-la-Forêt et L'Isle-Adam. Elle filme des lieux improbables, de préférence de nuit : un garage à Génicourt, un chantier à Cormeilles-en-Parisis, une boîte de nuit à Grisy-les-Plâtres…