C'est en s'inspirant de sa propre vie, de son parcours personnel, que Valérie Guignabodet a créé le personnage joué par Mathilde Seigner. Elle s'est entourée pour cela d'un dresseur hors norme, Bernard Sachsé, cavalier d'exception, qui a pourtant perdu l'usage de ses jambes lors d'une cascade pour le cinéma. Alors que tous les médecins le condamnaient, il participait deux ans plus tard aux Jeux olympiques handisports, dans l'équipe de France de dressage. Ayant développé une communication intime avec le cheval par le souffle et l'énergie interne, Bernard Sachsé a coaché Mathilde Seigner trois fois par semaine pendant six mois, afin qu'elle puisse réaliser elle-même le maximum de scènes dans une compréhension mutuelle.
Si les premières répétitions ont commencé en novembre 2005, le tournage a, lui, démarré en février 2006, dans une ambiance complètement dédiée aux chevaux. Ceux-ci, sentant les moindres pressions, toute l'équipe était à leur service :
« L'une des plus grosses difficultés venait du fait que le rythme des chevaux est totalement l'inverse de celui du cinéma, racontait la réalisatrice. On prépare le plateau pendant des heures en faisant attendre les comédiens, puis on claque dans les doigts et ils doivent être prêts. Avec les chevaux, ça ne marche pas comme ça : ils doivent s'échauffer pendant une demi-heure, puis ils sont au top pendant deux heures, puis ils sont fatigués et ils ont faim... que vous ayez ou non fini la scène. »
Si l'essentiel du film a été tourné à Paris et dans l'Oise, les prises de vue du concours d'obstacles — lorsque Mathilde fait une chute fatale — ont été réalisées au centre équestre de L'Isle-Adam. Un choix logique pour ce haras spécialisé dans le dressage et dont sont issus Dominique Brieussel et son cheval Acasie, sélectionnés aux JO d'Atlanta, en 1996.