Jean Alfaro, de son vrai nom Jean-Max Levesque, est né le 19 août 1897 au Havre. Il pratique le piano et le violoncelle et s'initie dans cette ville à l'art du contre point, de la composition et de la direction d'orchestre.
Mobilisé pendant la première guerre mondiale, il y exerce la délicate mission de brancardier avant d'être décoré de la croix de guerre.
Après le conflit, il est engagé successivement au sein des orchestres Pasdeloup et Lamoureux. Dans les années 1930, il abandonne le cheminement classique et le violoncelle et, sous le pseudonyme de Jean Alfaro, il dirige un orchestre tango et se produit au cabaret Le Tabarin. Il est à la fois compositeur, directeur musical et chef d'orchestre des revues qui s'y succèdent. Sa carrière cinématographique a été extrêmement courte, préférant le Tabarin à l'écriture musicale pour le 7
e art. Mais il a néanmoins signé plusieurs musiques de films emblématiques, dont
Goupi mains rouges (Jacques Becker, 1942) et
Le Dernier des six (Georges Lacombe, 1943).
Jean Alfaro a composé l'essentiel de son œuvre à Villers-le-Bel, tout d'abord, puis à Bessancourt où, remarié en secondes noces, il s'installe en 1950. Il y restera jusqu'en 1966, date de la fermeture définitive du Tabarin.
À Bessancourt, il participe volontiers à la vie artistique de la commune, en s'investissant dans différentes kermesses et manifestations musicales locales. Surtout, il donne libre court à une autre de ses passions : les fleurs. Si le jardin situé à l'arrière de la maison restait la chasse-gardée de son jardinier, celui qui se trouvait sur la rue était entretenu entièrement par le musicien, semant, plantant et repiquant sans cesse.
« A oui ! Je veux que personne ne s'occupe de mes fleurs, disait-il. Je fais tout et, parfois, mon jardinier bougonne. »
Celui que l'on appelait affectueusement "Chef Tabarin" est mort le 24 mars 1977 à Cannes.