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Blanche Montel « Enluzarchée »

Blanche Montel « Enluzarchée »
© Tous droits réservés
Une grande dame du cinéma d'hier
Article publié le mardi 28 avril 2020 à 08h30
Une grande comédienne a marqué la vie quotidienne de Luzarches. Blanche Montel a vécu ici, à partir du début des années 80, au 22 bis rue du Cygne. Tous les habitants se souviennent de cette grande dame, née le 14 août 1902, de son vrai nom Rose Blanche Bénard, et ont appris avec une grande émotion la nouvelle de sa disparition à la fin de l'année 1997.

« J'avais à peine deux ans lorsque je suis montée la première fois sur une scène », racontait l'actrice en 1995. « C'était au Théâtre Municipal de Tours où l'on jouait Mignon, l'opéra-comique d'Ambroise Thomas. Ma mère, bonne chanteuse, y tenait un second rôle et me portait dans ses bras. Sans doute n'avais-je pas la langue dans ma poche car le bébé que j'étais avait une phrase de dialogue ! Courte, bien sûr : Merci, Mignon, mais il paraît qu'on l'entendait jusqu'au balcon… Je vivais au théâtre, jouant dans les coulisses dormant dans les loges. Dès qu'on avait besoin d'un enfant sur scène, hop ! j'étais là, toujours prête : cela me paraissait si naturel ! »

En 1913, Blanche Montel tourne son premier film, La Fille de Delft, d'Alfred Machin, dans lequel elle interprète une petite Hollandaise en sabots. Son partenaire, à peine plus âgé qu'elle, s'appelle Fernand Mertens. Il deviendra plus tard célèbre sous le nom de Fernand Gravey.

« De temps en temps, le gentil M. Machin nous disait : Allez-y, les enfants !, et Fernand et moi nous mettions à courir, à nous embrasser comme du bon pain, à rire et à danser. Tant et si bien qu'avec mes sabots, j'ai fini par avoir sérieusement mal au pieds. »

Après sa rencontre avec Denise Grey, elle est prise sous contrat chez Gaumont pour tourner, à Nice, le film de Feuillade, Barrabas :

« Feuillade était un bon vivant, volontiers grossier. Il avait en outre la main baladeuse… Je l'ai vertement remis à sa place et il ne m'a plus jamais manqué de respect. »

Dans Son Altesse, film d'Henri Desfontaines, elle doit se baigner dans une rivière, au cœur de l'hiver :

« Je me souviens de sa femme, qui assistait au tournage, affirmant, enveloppée dans un manteau d'astrakan, qu'il ne faisait pas froid du tout ! »

Au derniers temps du muet, elle tourne peu, absorbée par le théâtre. Son retour à l'écran date de l'Arlésienne (1930), son premier film parlant.

« Mon expérience de la scène ne me laissait pas trop d'inquiétude quant à ma voix. »

Puis, elle jouera dans une dizaine d'autres films importants comme la version de Diamant-Berger des Trois Mousquetaires ou Miquette et sa mère, d'Henri-Georges Clouzot.

Arrivée à l'âge de la quarantaine, Blanche Montel stoppe sa carrière de comédienne pour rejoindre une agence d'acteurs (la CiMuRa) où elle s'occupera de jeunes espoirs comme Daniel Gélin, Danièle Delorme, Dany Robin, Georges Marchal ou Gérard Philipe.

« Je n'avais plus la spontanéité, la fraîcheur, de la "jeune première" que j'avais interprétée jusqu'alors. J'ai senti que j'aurais désormais quelque difficulté à trouver ma place dans un métier où il n'est pas bon de prendre de l'âge. J'avais trop occupé le haut de l'affiche pour me satisfaire des seconds rôles réservés aux comédiennes "mûrissantes". »

Le 31 mars 1995, ses concitoyens de Luzarches lui rendaient un vibrant hommage lors d'une soirée inoubliable organisée par l'association des Amis de la bibliothèque, durant laquelle, la dernière grande dame du cinéma d'avant-guerre se déclarait Enluzarchée.
Blanche Montel « Enluzarchée »
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