Si le chanteur Michel Delpech a marqué l'histoire du lycée de Pontoise dans les années soixante, un de ses camarades s'est illustré, comme comédien, au théâtre, au cinéma et à la télévision.
C'est tout d'abord au théâtre que Sylvain Joubert fait son apprentissage. Il devient le fils adoptif de Fernandel, aux Variétés, dans
Freddy et se fait repérer pour jouer dans
Nous n'irons plus au bois et dans
Le Franciscain de Bourges.
Ayant passé toute son enfance à Grisy-lesPlâtres, il a commencé ses études au collège Saint-Martin-de-France avant de rejoindre le lycée de Pontoise. En 1968, Interrogé sur son parcours scolaire par un journaliste venu l'interviewer, il déclarait :
« Je fais le plus beau métier du monde, mais sans aucun doute un des plus difficiles, et Monsieur Ducher, qui a été mon prof de maths au lycée, n'a qu'un regret : c'est que je n'ai jamais rien compris aux mathémathiques. »
Sylvain Joubert rêvait d'être marin et ces lacunes en maths le poussent vers la carrière de comédien, par le Conservatoire et la Comédie Française. Il se fait connaître des téléspectateurs grâce à deux feuilletons célèbres :
Ardéchois cœur fidèle et
Félicien Grevêche. Après quelques rôles au cinéma, notamment dans
L'Esprit de famille, il se consacre ensuite à l'écriture. Auteur de plus de quarante scénarios pour le cinéma ou la télévision, il a aussi écrit deux livres
L'Alerte rouge et
Un crime de guerre, chez Flammarion.
Le comédien est nostalgique de ses années passées à Pontoise :
« J'ai un souvenir magnifique de Pontoise. J'ai eu la chance de connaître Pontoise avant la ville nouvelle de Cergy, quand elle était encore une petite ville de province. C'est une très belle ville, une des rares villes dans lesquelles je me suis toujours senti très bien. Elle correspond à mes années de bonheur. »
La ville de son enfance, il la célèbrera à deux reprises, en convaincant Claude Autant-Lara d'y venir pour
Le Franciscain de Bourges et Michel Wyn pour
Félicien Grevèche. Il l'a aussi personnifiée dans le feuilleton
Ardéchois cœur fidèle (Jean-Pierre Gallo, 1973), en nommant l'un de ses personnages "Pontoise Belle Parole". Un rôle interprété par Pierre Guéant.
Sylvain Joubert était collégien lors du tournage de
La Verte Moisson :
« Ce fut une extraordinaire déconnade. Avec ce film, le chahut était une matière supplémentaire. Tous les élèves ont fait de la figuration. Le surveillant général essayait désespérément de nous tenir tranquille. En même temps, on se sentait investis par le drame qu'avaient vécu les jeunes résistants pontoisiens. Chaque fois, je traversais la rue Pierre Butin avec une grande émotion. »
Sylvain Joubert est mort le 7 février 2000 à Paris.