François Gir, né en 1920, est entré comme sa mère Jeanne-Fuzier-Gir dans la profession cinématographique. S'il n'a réalisé qu'un seul film pour le grand écran,
Mon pote le gitan (1959), il a été onze fois l'assistant de Sacha Guitry.
« Je l'ai quitté en 1953, après Si Versailles m'était conté, car il travaillait avec des producteurs que je n'appréciais pas, raconte-il. Je suis allé faire de la TV, appelé par Jean Darcy. Nous nous étions connus sans le savoir dans la résistance. La meilleure manière d'aider Sacha Guitry était de le conforter dans sa créativité. Au début, d'ailleurs, il avait peur, car j'avais commencé le métier avec d'autres metteurs en scène. Il se demandait si je n'allais pas faire le petit technicien. En quelques jours j'ai compris que la meilleure manière d'être consistait à le regarder, écouter, observer. J'admirais cet homme. Mon père est mort en 1941 et Guitry a été très élégant avec ma mère, renonçant même à une représentation pour que ma mère puisse aller à Bordeaux. »
Au sujet de François Gir, sa mère déclarait un jour au magazine Télé 7 jours :
« J'ai cru longtemps qu'il voulait faire du théâtre. A quinze ans, il montait et jouait des pièces avec une fougue qui me dispensait de chercher ce qu'il allait faire. Mais je me trompais, il aimait surtout le cinéma et la télévision. Quand il était en vacances et que, par chance, je tournais les extérieurs d'un film, il nous rejoignait et il se faisait embaucher gratuitement comme troisième ou quatrième assistant. Après la guerre, Sacha Guitry l'a soudain choisi, malgré son âge, comme premier assistant et son destin fut ainsi défini. »
Modeste et simple, François Gir se raconte peu. Il est plus prolixe au sujet de Sacha Guitry.
« Il est venu me voir une seule fois à Grisy. Il voulait voir la maison. Il avait un chauffeur merveilleux, "Petit René", qui était Bourguignon. Sacha aimait lui lire ce qu'il avait écrit. C'était son premier public, son premier juge. Comme chacun sait, il avait aussi beaucoup d'humour. Un jour, il m'a fait venir en hélicoptère et m'a accueilli ainsi : Vous êtes venu en auto Gir ! (NDLR : autogire, ancien nom de l'hélicoptère) »
Ses dernières années, François Gir les a passées à filmer notre région par le biais de la société de Christian Souffron, Tournesol Productions. Il nous a quittés le 12 décembre 2003 à Pontoise.