En 1964, l'âne Balthazar était sauvé de la boucherie grâce à la persévérance d'un Saint-Ouennais, Pierre Rémy. Il alertait l'opinion publique locale et le fameux dresseur d'animaux, Guy Renault, résident à Ennery, décidait de le prendre sous sa coupe. Et Balthazar est passé de l'abattoir au grand écran : il est devenu le héros d'un film du grand Robert Bresson,
Au hasard Balthazar, tourné en août 1965. L'histoire : la vie d'un âne, pur et sensible qui, après avoir été élevé par une jeune fille, Marie, est ensuite victime de la violence, de la méchanceté et de la folie de plusieurs maîtres. Allant de l'un à l'autre, il souffre et témoigne avant de mourir au milieu d'un troupeau de paisibles brebis, en haute montagne.
Entouré des acteurs Anne Wiazemsky, François Lafarge et Philippe Asselin, il apporte une poésie magnifique au film. Son dresseur ne pourra que s'incliner :
« Il est d'une rare intelligence. Il connaît mieux son rôle que les autres vedettes du film. C'est une véritable vedette de cinéma. »
Pourtant, Robert Bresson, fidèle à son habitude de n'engager que des acteurs non professionnels, a choisi pour le rôle de Balthazar un âne qui n'était soit-disant pas dressé. Selon le grand réalisateur, l'âne ne "joue" pas, au début du film, et devait être aussi naturel que possible.