Un téléfilm revenant sur le parcours de Pierre Laval, numéro deux du gouvernement de Vichy et triste symbole de la collaboration.
Anecdotes de tournage
Les évocations historiques sont l'un des genres nobles de la télévision, comme le fut la peinture d'histoire. Pour se souvenir, partant pour réfléchir, il semble bien que l'homme ait besoin d'images. Yves Boisset a su se servir des archives abondantes pour retracer le parcours de celui qui fut «l'homme le plus haï de France». La haine, c'était d'ailleurs l'un des thèmes de ce film calme et linéaire. Sans pathos, la simple et scrupuleuse exposition des faits étant déjà l'expression d'une dramaturgie pathétique. La haine, animant Laval, qui, avec Bousquet, alla parfois au-devant des exigences effroyables des nazis.
La haine, aussi, dont Laval fut toujours l'objet : ses amis politiques le détestèrent ; Céline, dans un roman halluciné, affirme qu'à Sigmaringen, Pétain et Laval ne s'adressaient plus la parole. La haine de la foule, qui conspua presque toujours l'ancien «avocat des pauvres» d'Aubervilliers (Le Figaro)