Sur les bords du lac d'Enghien, dans un jardin effleurant la rive, Anne Vernon, de son vrai nom Edith Vignaud, a passé une enfance douce et tranquille, entre la Société Nautique d'Enghien et les cours Bigot. Résidant tout d'abord à Montmorency, quand elle avait une douzaine d'années, ses parents ont décidé de s'installer dans la ville thermale.
« Je me rappelle de bonnes courses à bicyclette vers la forêt de Montmorency », expliquait la comédienne en 1952. « Je m'intéressais beaucoup aux champignons, et j'en rapportais à la maison… Mais je n'en ai jamais mangé. Je n'avais pas confiance en moi ! »
Attirée par le métier de comédien, elle se rend chaque jour à Paris pour préparer son futur métier d'artiste et rentre le soir à Enghien. Ne s'entendant que très peu avec sa sœur et peu intégrée dans la ville, elle la fuit le plus souvent possible.
« Je viens souvent à Enghien, en famille, passer une demi-journée ou même quelques heures, continue-t-elle, mais vraiment, j'ai beau chercher, je ne m'y retrouve pas, je considère que mon séjour à Enghien est du passé, un passé oublié, presque comme un mauvais souvenir… »
En 1947, elle débute au cinéma dans
Le Mannequin assassiné. Sa rencontre avec Claude Dauphin sur le tournage de
Ainsi finit la nuit (1948), lance sa carrière tout en défrayant la chronique des revues spécialisées. C'est Jacques Becker qui lui offre le succès dans
Édouard et Caroline (1950). En même temps que sa carrière démarre, elle quitte Enghien pour Saint-Germain-des-Prés. Elle y reviendra en 1964 pour quelques scènes de
Patate. Anne Vernon tourne son dernier film en 1968,
Thérèse et Isabelle.