Le jeune premier à la mode de l'entre deux guerres, blond, grand et mince, Pierre Richard-Willm apparaissait comme le parfait héros romantique.
Né en 1896 et mort en 1983, il a vécu longtemps à Montmorency. Il interprète l'inoubliable Werther dans
Le roman de Werther, le film de Max Ophuls.
Pierre Richard-Willm joue dans de nombreux succès du box office et est particulièrement adulé par les foules. Un référendum organisé en 1935 par
Pour Vous, grand hebdomadaire du cinéma, classa le comédien – à son grand étonnement – acteur le plus populaire de France.
À cette époque, il réside avenue du Général de Gaulle à Montmorency. Il se promène souvent sur les pas de Jean-Jacques Rousseau, aux Charmettes ou dans sa maison du Montlouis. Toute sa vie, sa vieille servante et confidente, Élise, l'accompagnera. Rencontrée à Paris, chez Odette Talazac, vieille amie de Jouvet, elle maîtrisait fermement les tâches ménagères :
« L'aspirateur et le frigidaire ! Impossible de les lui faire admettre », écrivait-il dans ses mémoires.
- Dans cette maison ancienne, ça ne va pas ! J'ai l'habitude de mes quatre balais – paille de riz, chiendent, crin et laine – je n'ai pas besoin de ce moteur qui me casse la tête et je fais aussi bien et aussi vite(et c'était vrai !)
Quant au frigidaire… pour quoi faire ?
- J'ai à portée de main l'entrée de cave, fraîche comme une grotte. Quoi de meilleur ? Et puis, au milieu de ma belle vieille cuisine et de mes cuivres… Monsieur se rend-il compte… cette vilaine caisse blanche ?
(…) J'ai calé devant ses arguments et personne ne s'en plaignit jamais : tous mes amis, en visite ou en séjour, admiraient la parfaite et quasi invisible organisation de son service (…) Ses deux "coups de baguette" les plus énigmatiques, pour moi, étaient qu'elle ne goûtait jamais ce qu'elle cuisinait – et j'en ai dit la qualité – et que, jamais, je ne me suis servi d'une sonnette de table. Elle arrivait exactement à la minute désirée, à croire qu'elle nous guettait par le trou de la serrure ! »
Pierre Richard-Willm demeura une des vedettes préférées du public jusqu'à sa retraite surprise, en 1949, en pleine gloire, à l'issue d'une des innombrables représentations de
Rêves d'Amour. Déjà, il avait abandonné le cinéma trois ans plus tôt pour se consacrer, dans les Vosges, au théâtre de Bussang.