Entre 1953 et 1955, vers la route stratégique, dans la désormais célèbre villa « Chante-Bise », a habité un des comédiens les plus populaires du moment : Eddy Contantine. Venu tenter sa chance en France, après la guerre, cet américain de Los Angeles obtient sa première chance en 1953, grâce à l'une des multiples immobilisations forcées de l'Argenteuillais Roland Toutain qui, à cause d'une fracture de la jambe, doit renoncer au film
Cet Homme est dangereux.
La même année, il est découvert par Bernard Borderie qui l'emploie, dans
La Môme Vert de gris, dont certaines scènes sont situées à l'abbaye Notre-Dame du Val de Mériel. Au sujet de Cormeilles :
« C'est charmant, déclare-t-il à cette époque. Si près de Paris, à vingt minutes, on se croirait à la campagne. Mes parents vont venir d'Amérique me rejoindre et je vais les y installer avec moi. Et puis, les gens sont tellement gentils ici. »
Passionné par les courses hippiques, propriétaire d'une écurie, il traverse souvent Cormeilles, au volant de sa Plymouth blanche pour aller fréquenter les champs de courses de Maisons-Laffite, ou bien d'Enghien. Le samedi, les habitants aperçoivent souvent sa silhouette sympathique, coiffée de sa traditionnelle casquette marine. Il en profite pour prendre l'apéritif avec quelques amis au café du haut de Cormeilles.
Pourtant, il abandonne sa villa l'année suivante pour déménager à Auteuil. Selon un journaliste, il quitte la commune parce que « certains commerçants et artisans de la ville auraient usé envers l'artiste de tarifs relativement élevés pour la réfection de "Chante-Bise" ».
Cette affaire soulève dans la région une grosse émotion et les commerçants se justifient en arguant que l'acteur demandait chaque jour des modifications de travaux considérables.
La présence d'Eddie Constantine à Cormeilles-en-Parisis fut en fait aussi furtive qu'elle fut remarquée.
Plus tard, profitant de la vogue du scénariste Peter Cheyney, il triomphe dans la série de films mettant en scène Lemmy Caution, toujours dirigé par Bernard Borderie. Même la nouvelle vague, sous la houlette de Godard (
Alphaville) et de Claude de Givray, s'intéressera à lui.
Le succès relatif d'une autre série où il incarne Nick Carter, ainsi qu'une filmographie qui s'essouffle, provoque son départ pour l'Allemagne de l'Ouest où il débute une nouvelle carrière. En 1981, il revient furtivement en France pour un second rôle dans
Neige, le très beau film de Juliet Berto.