Pendant l'exposition universelle de 1900, à Paris, Edmond Rostand se reposait au château du duc de Dino et Sarah Bernhardt – dont la création de
L'Aiglon était toute proche, venait déjeuner souvent dans nos parages.
Le fils d'Edmond Rostang, Maurice, se souvenait :
« Elle venait le matin à Montmorency, dans son fameux cab tiré par des alezans dorés. Elle arrivait au bas de la colline et commençait à la gravir au pas, avec cette majesté sereine dont elle avait su imprégner tous ses gestes… Elle jouait à la crapette avec Edmond (il était convalescent après une pénible maladie). Quelquefois, Lysiane et Simone Bernhardt, les enfants, jouaient dans le jardin… »
Son premier film, elle le tourne la même année, dans la première adaptation filmée d'
Hamlet. Elle aura beau interpréter des femmes célèbres –
La Dame aux camélias,
Elizabeth reine d'Angleterre,
Adrienne Lecouvreur, ou
Jeanne Doré – son jeu prétentieux et outrancier, accentué par le rythme de l'image, provoquera souvent l'hilarité générale. On est bien loin de ses triomphes théâtraux. Ne s'est-elle pas évanouie lorsqu'elle s'est vue dans
La Dame aux camélias ?
Lucide, elle arrête le cinéma dans
La Voyante (!!), en 1923.